Le prix de l’électricité augmente depuis le deuxième trimestre de 2017. Dans le courant de 2017, nous avons observé une progression de quelque 10 €/MWh, avec des prix supérieurs à 40 €/MWh.
Au début de cette année, cette hausse a subi une correction qui a fait redescendre le prix sous la barre des 40 €/MWh, aux alentours de 38 €/MWh. Ce repli n’était toutefois que temporaire car nous relevons entretemps des prix oscillant autour des 42 €/MWh pour 2019.
Cette hausse substantielle s’explique par l’évolution des prix des matières premières (accord de l’OPEP, accroissement de la demande de gaz naturel et de charbon – voir plus loin) et du marché des certificats de CO2.
Que sont les droits d'émission de CO2?
Ces droits ont pour but de limiter les émissions de CO2 en Europe. Chaque année, les entreprises qui consomment beaucoup d'énergie (industrie, aviation et secteur l'électricité) doivent déposer des droits pour couvrir leurs émissions de CO2 (1 droit par tonne d'émissions). Les entreprises internationals se voient octroyer ces droits gratuitement afin de préserver leur compétitivité. Les autres entreprises doivent par contre acheter ces droits, soit lors d'une vente aux enchères soit par l'intermédiaire d'une autre entreprise. L'objectif de ce système est de réduire les émissions de CO2 en Europe. A ce jour, cependant, des droits supplémentaires que de réaliser des investissements en faveur de l'environnement !
Les droits d’émission de CO2
Les réformes(1) du marché des certificats de C02 ont provoqué un énorme choc des prix. En éliminant l’excédent de droits qui s’est formé durant la crise financière, on espère à présent faire remonter le prix (objectif = 30 €/certificat). En effet, si le prix du certificat est trop bas, l’incitant en faveur des investissements permettant de limiter les émissions de CO2 n’est pas suffisant.
En dépit d’un léger repli après le référendum sur le Brexit, les réformes n’ont pas manqué leur effet.
Étant donné que (notamment) les producteurs d’électricité recourent à ces droits pour obtenir des couvertures, une augmentation des prix a un impact direct sur le prix de l’électricité.
Prix du charbon
Au début de cette année, le prix du charbon représentait le double du plancher historique de début 2016, affichant des niveaux supérieurs à 100 $/tonne.
Les prix sont vigoureusement repartis à la hausse à partir de mai 2017 dans le sillage de la décision de la Chine de commencer à importer du charbon, qui a eu un impact énorme sur la demande. Le prix de l’électricité a ainsi augmenté de 20 % en Allemagne, ce qui a eu des répercussions jusqu’en Belgique.
Prix du pétrole
Début 2017, le prix du pétrole a diminué d’environ 10$ le baril en dépit de l’accord conclu par les pays de l’OPEP en vue de limiter la production. On attribuera surtout cette évolution à l’accroissement de la production aux Etats-Unis, qui exercent en tant que nation une influence de plus en plus prononcée sur le prix du pétrole.
À la mi-2017, le prix du pétrole est tout de même reparti à la hausse et affiche entretemps 75 $ le baril, son niveau le plus élevé depuis la fin 2014. Ce constat s’explique notamment par le fait que les pays de l’OPEP s’en sont tenus à leur accord de limitation de la production et que les États-Unis ne sont pas parvenus à maintenir leurs réserves à niveau. La croissance de l’économie mondiale et la situation géopolitique au Moyen-Orient ont pour leur part achevé de mettre le marché sous pression.
Gaz naturel
La hausse du prix du pétrole engendre une pression à la hausse sur les prix du gaz naturel. L’été chaud de 2017 a donné lieu à une explosion de la demande de gaz naturel. En raison du bas niveau des réserves d’eau et de l’apport réduit d’énergie nucléaire, les producteurs d’électricité d’Europe – et surtout d’Europe du Sud – ont davantage mis à contribution leurs centrales au gaz naturel. Résultat : ils ne sont pas parvenus à constituer des réserves suffisantes pour l’hiver suivant.
De ce fait, le prix a augmenté d’environ 15 €/MWh à 18 €/MWh, une hausse d’environ 20 % comparable à celle observée sur le marché de l’électricité.
Marché en hausse
Pour résumer, nous pouvons donc dire que tous les indicateurs sont en hausse, et avec eux les prix de l’énergie. Comme toujours, il est impossible de prédire l’avenir (proche). Ce qui est sûr, c’est qu’il peut valoir la peine de suivre de près cette évolution pour prendre à (court) terme une décision quant aux contrats énergétiques pour 2019 et les années suivantes. Vous pouvez en tout temps suivre l’évolution des prix sur https://my.elexys.be/MarketInformation.aspx et dans notre lettre d’information disponible à l’adresse https://my.elexys.be/MarketInformation/SubscribeMarketInformationNewsletter.aspx.
(1) En 2013, il a été décidé de reporter jusqu’en 2019 et 2020 une vente aux enchères de 900 millions de droits (qui aurait dû avoir lieu en 2014, 2015 et 2016).
En 2015 a été constituée une réserve qui absorbe automatiquement les droits d’émission en cas d’excédent substantiel. La vente différée a également été ajoutée à cette réserve, de sorte que ces 900 millions de droits ne se retrouvent finalement pas sur le marché.